Ce 15 février, Ngozi Okonjo-Iweala a été nommée directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). La Nigériane était seule en lice pour diriger l’institution. Elle remplace Roberto Azevedo, démissionnaire depuis mai 2020.
Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, est donc la première femme et première représentante africaine à la tête de l’OMC, depuis sa création en 1995. La nouvelle élue, fille d’enseignants (mère sociologue et père économiste), baigne depuis sa jeunesse dans les débats qui agitent la planète. Élevée par sa grand-mère, elle a toutefois connu une enfance modeste, dans une petite ville du Nigéria. « J’ai vu ce que signifiait la pauvreté », se souvient-elle.
Ministre des Finances
Cette condition ne durera pas longtemps. Ngozi Okonjo-Iweala obtient, à 19 ans, son billet d’entrée à Harvard. Après son diplôme, elle rejoint le MIT où elle décroche un doctorat en Sciences économiques (spécialité développement régional) en 1981.
En 1982, elle intègre la Banque mondiale. Elle y travaillera pendant 25 ans. En 2012, alors numéro 2 de l’institution, elle échoue à en devenir la présidente, face à Jim Yong Kim. Ces derniers mois, elle présidait le Conseil d’administration de Gavi Alliance, en charge de l’accès et du financement de la vaccination contre le Covid-19 en Afrique.
Durant sa carrière, Ngozi Okonjo-Iweala a régulièrement effectué des retours professionnels au Nigéria. Dont elle a été, entre autres responsabilités, la ministre des Finances de 2003 à 2006 sous la présidence d’Olusegun Obasanjo. Puis de 2011 à 2015, sous le mandat de Goodluck Jonathan. Elle s’est forgé une réputation d’ultra-libérale, privatisant une grande partie des actifs publics du pays, et luttant contre la corruption.
En 2014, le magazine Time la classe parmi les 100 personnes les plus influentes au monde. En 2015, c’est Fortune qui la place parmi les 50 plus grands leaders internationaux.
Quel sera son rôle à l’OMC ? Cette institution n’a pas de pouvoirs en elle-même pour imposer ses décisions. Elle a pour mission de faciliter le commerce international, organiser des négociations multilatérales ou bilatérales afin de résoudre des conflits commerciaux entre ses 164 membres.
L’un des premiers dossiers sur la table sera celui de la pêche. Cette industrie, subventionnée par certains pays, délaissée par d’autres, fait vivre des populations entières. Mais sa désorganisation entraîne la raréfaction des ressources halieutiques dans de nombreuses mers du globe.
Au sein de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala aura à cœur de revoir le protocole de règlement des litiges qu’elle juge trop lent. Elle appellera les pays à s’entendre sur le marché des nouvelles technologies, qui ne fait pas l’objet de règles internationales de commerce sous l’égide de l’OMC.