Huit pays d’Afrique de l’Ouest sont désormais connectés, à la faveur du nouveau réseau panafricain déployé par Orange, sur terre et sur mer. « Djoliba permettra de réduire la fracture numérique en Afrique », promet Stéphane Richard, PDG du groupe Orange. À l’occasion du salon international AfricaTech Festival, Orange et ses filiales annoncent la mise en service et le lancement commercial de Djoliba, le premier backbone panafricain.
Cette infrastructure s’appuie sur un réseau de fibres optiques terrestres, couplé à des câbles sous-marins, offrant ainsi une connectivité sécurisée vers l’international depuis l’Afrique de l’Ouest. « Cet investissement vise à soutenir l’écosystème numérique et répond aux besoins croissants de connectivité dans la région », explique le groupe français, au cours d’une conférence de presse, ce 10 novembre.
Djoliba – du nom du fleuve Niger en langue mandingue – est le premier réseau unifié très haut débit permettant de fournir une connectivité sans couture (sans rupture technologique), avec une meilleure disponibilité grâce à la redondance et la sécurisation du réseau, et une excellente qualité de service. Exploité et maintenu depuis Dakar pour plus d’efficacité, de réactivité et de proximité, il bénéficie d’un centre de supervision dédié.
Ce nouveau backbone couvre 8 pays dans un second temps : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Nigéria, Sénégal, Guinée, Libéria. Nativement interconnectée avec les réseaux domestiques au sein des pays, « cette large couverture permettra de démocratiser l’accès à la connectivité auprès des opérateurs et des entreprises ».
Jusqu’à présent, les réseaux de télécommunications en Afrique de l’Ouest étaient construits à l’intérieur de chaque pays, jusqu’à ses frontières. Il n’y avait pas de réseau transfrontalier.
Pour fournir un service entre 2 capitales, les opérateurs devaient intégrer les offres de plusieurs fournisseurs et abouter plusieurs réseaux différents qui s’interconnectaient aux points frontières. Réelle innovation : ce nouveau réseau simplifie les processus d’interconnexion entre les pays.
330 millions de connectés
Djoliba est le premier réseau offrant une sécurisation complète en Afrique de l’Ouest avec plus de 10.000 kilomètres de réseau terrestre à fibres optiques, couplé à 10.000 kilomètres de câble sous-marin, des offres à très haut débit (jusqu’à 100 Gbit/s) et 99,99% de taux de disponibilité.
Ce réseau couvre 16 points de présence avec un maillage de près de 155 sites techniques, et relie 300 points de présence en Europe, en Amérique et en Asie. Il s’appuie sur le réseau d’Orange et permet donc une connexion sans couture avec les réseaux internationaux du groupe.
L’enchevêtrement du réseau permet la fluidité des transferts de données, quelle que soit l’utilisation. Ainsi, la liaison de la Cote d’Ivoire au Burkina, par exemple, pourra s’effectuer via la fibre directement. Soit via le Mali ou le Ghana.
En utilisant les offres de transmission très haut débit du réseau Djoliba, les nouveaux clients du réseau pourront alors accéder aux plateformes d’Orange et ainsi bénéficier de toute la palette des offres commercialisées en Afrique : transit IP, plateformes de services mobiles, hébergement dans les datacenters Orange en Afrique, VPN,…
Selon le groupe, le réseau permettra des gains de productivité, donc des diminutions de prix pour les clients. Avec Djoliba, Orange vise un potentiel de 330 millions d’habitants. « Orange participe activement au développement des infrastructures sous-marines et terrestres, qui permettent la transformation numérique du continent africain, en investissant, chaque année, un milliard d’euros », commente Alioune Ndiaye, directeur exécutif d’Orange Afrique et Moyen-Orient. Les populations locales vont pouvoir accéder encore plus facilement à des services de santé ou d’éducation, ainsi qu’aux usages offerts par le cloud computing. « Le développement de l’accès au numérique est un enjeu majeur pour l’Afrique et l’inclusion des populations », poursuit-il.
Certains pays enclavés, instables, sont encore en retard en Afrique, malgré les progrès. Dans les pays plus avancés, certaines régions restent en retard. « Nous insistons sur les compétences locale. Djoliba sera un projet déployé par les ressources africaines, comme Sonatel ».
Une réponse aux besoins des Africains
« Orange confirme une nouvelle fois son expertise et son leadership dans le déploiement et l’exploitation des réseaux internationaux terrestres et sous-marins », Jérôme Barré, directeur Orange Wholesale & International Networks précise.
Tous les opérateurs, entreprises et institutions d’Afrique de l’Ouest bénéficient désormais d’une offre de connectivité sans couture, ouverte au monde entier, grâce à un point de contact client unique et à une pleine disponibilité de service. « Djoliba est à la fois une offre de transmissions et une offre de données. C’est une réponse aux besoins des Africains, des opérateurs, des fournisseurs de contenus, aux acteurs du BtoB. Tout un écosystème de la sous-région est concerné ».
Orange est actuellement actif dans 18 pays d’Afrique et compte plus de 120 millions de clients.
MARIE-ANNE LUBIN, pour magazinedelafrique.com
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