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jeudi 14 novembre 2024
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Côte d’Ivoire : Présidentielle 2020 et le bal des « sorciers » autour de la réconciliation

Réconciliation. Un mot si noble dans son acception. Mais j’ai fini par l’avoir en aversion dès que le qualificatif « nationale » s’y adjoint. Depuis 1999, année du premier coup d’État qui a renversé un régime en Côte d’Ivoire, aucun vocable n’a fait objet de récupération et d’exploitation démagogique dans le pays que « réconciliation nationale ». Dès qu’un leader veut assouvir un intérêt politique immédiat, le moyen le plus sûr d’y arriver, c’est de se montrer [opportunément] acteur de la réconciliation pour rallier l’opinion du grand nombre à son ambition.

De toute façon, cet homme politique sait que la majorité de ses concitoyens n’est pas suffisamment intelligente pour voir dans son jeu trouble, incapable de déceler le vrai du faux, mais assez bête pour donner tout de suite crédit à ses images d’homme de réconciliation aux côtés de son ennemie d’hier. Des photos qu’il diffusera sur les réseaux sociaux pour susciter l’émotion populaire et se donner bonne conscience.

Et c’est cette opinion ignorante majoritaire qui assassinera tous ceux qui voudront aller au-delà des apparences en mettant à nu le faux dans lequel le réconciliateur circonstanciel l’embarque pour arriver à ses fins.

Des leaders politiques ivoiriens « ennemis » assis côte à côte et montrant gaiement leurs dents blanches aux caméras des journalistes, on en avait vus après le coup d’État qui a renversé Henri Konan Bédié en 1999. Puis, il y eut des tentatives de subversion contre Laurent Gbagbo jusqu’à 2002, date du début de la rébellion armée. La même scène de réconciliation a été vue lors des dialogues inter-ivoiriens de Lomé, Accra (1, 2 et 3), Marcoussis, Pretoria, Ouagadougou au terme desquels les mêmes acteurs s’enlaçaient les uns dans les bras des autres.

Qui avait douté que c’étaient des plaisanteries de mauvais goût qui allaient conduire à la crise de 2010 ! De « la divine comédie ! », comme avait titré Rabelais. La même danse de vampires (qui se délectent de sang) recommence à l’approche de l’échéance de 2020. Comme si les mêmes malheurs – les malheurs des Ivoiriens – devaient indéfiniment se répéter. Avec les mêmes acteurs démodés.

OSSÈNE OUATTARA




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