À l’occasion d’une réunion organisée en partenariat la vice-présidence du Ghana, et ayant rassemblé investisseurs, institutions de financement et fonds souverains et privés, l’Initiative AfroChampions a officiellement lancé un cadre de travail pour assurer le financement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
L’objectif est de mobiliser le secteur privé, en Afrique et au-delà, à travers un véhicule de financement mixte destiné à accélérer l’intégration économique du continent. Il s’agit de déployer rapidement les projets d’infrastructures essentielles à la réussite de la ZLECA, pour transformer positivement le quotidien des Africains.
Très ambitieux, le cadre d’investissement proposé par l’Initiative AfroChampions rassemble beaucoup des propositions formulées lors du Boma AfroChampions sur le financement des infrastructures organisé en avril dernier à Nairobi avec le haut représentant de l’Union africaine (UA) pour les infrastructures, Raila Odinga.
Considérant que les éléments susceptibles de faciliter la réalisation de la ZLECA sont la levée des barrières non tarifaires, le déploiement des réseaux de transports et de connectivité, l’accès à une énergie bon marché, et la montée en gamme des économies africaines vers davantage de valeur ajoutée produite sur le continent, le cadre de travail recense un ensemble d’opportunités prioritaires ainsi que des projets structurants qui pourraient être financés, sous certaines conditions, par le fonds dédié mis en place. Point essentiel, l’Initiative AfroChampions prévoit également un mécanisme de suivi annuel de ce programme ainsi que des réformes nationales transcrivant la ZLECA et permettant aux États d’améliorer leur capacité à effectuer des échanges commerciaux avec leur voisins sur le continent.
« Avec l’Initiative AfroChampions, nous avons trouvé des partenaires attachés à notre vision d’une Afrique prospère et intégrée ainsi qu’à la mise en œuvre de solutions pratiques. Le cadre d’investissement et de financement de la ZLECA défini par le secteur privé constitue une approche très approfondie : surveillance de l’application juridique de l’accord ZLECA, définition de critères de certification pour les projets éligibles à un financement, mobilisation du secteur privé en Afrique, processus de coordination avec les autorités publiques », a souligné Albert Muchanga, Commissaire au Commerce et à l’Industrie de l’UA. « Le Sommet de l’UA à Niamey nous a offert une belle opportunité de présenter ce cadre de travail aux Chefs d’État du continent, et nous espérons pouvoir avancer rapidement dans la mise en œuvre de cette feuille de route ambitieuse », a-t-il précisé.
Et selon Ali Mufuruki, vice-président du Club AfroChampions pour la région Afrique de l’Est, « pour lever les réticences et les interrogations, nous devons montrer que la ZLECA est une opportunité majeure et tangible pour tous les acteurs concernés, qu’il s’agisse des États ou des entreprises et ce, peu important leur taille, ou encore des acteurs de la société civile et des citoyens africains. Et pour réaliser cet objectif, on ne peut pas avoir de meilleur outil que ce cadre d’investissement et de financement de la ZLECA que nous avons formalisé ». Avant de poursuivre : « nous devons mieux travailler ensemble au-delà de nos frontières et nous concentrer sur les projets régionaux et panafricains à fort impact, car ils sont les plus à même d’attirer le volume de financement nécessaire. C’est aujourd’hui notre principal défi ».
Les participants à la session d’Accra ont défini une feuille de route détaillée, comprenant différents points d’étape sur les 18 prochains mois. Parmi les dates clé, figurent la présentation du fonds dédié prévue pour le 4ème trimestre 2019 à l’occasion du prochain Boma AfroChampions, le premier rapport de suivi de la ZLECA et l’organisation d’une exposition sur le « made in Africa » début 2020.