La justice bissau-guinéenne a prononcé, jeudi 2 avril, les peines les plus lourdes de son histoire dans une affaire de drogue, 6 mois après une saisie historique de 2 tonnes de cocaïne dans le pays. À l’issue de ce qui n’est que le deuxième procès de ce type à Bissau, le tribunal de la capitale a prononcé des peines de prison ferme à l’encontre de 12 accusés. Mais les 2 « cerveaux présumés » manquaient à l’appel et ont été condamnés par contumace à 16 ans de prison.
Le Colombien Ricardo Ariza Monje (alias Ramon) et Braima Seidi Ba (qui a la double nationalité portugaise et bissau-guinéenne) avaient pourtant été interpellés lors de l’opération « Navara » en septembre dernier, qui avait débouché sur la saisie de plus de 1,8 tonne de cocaïne. Mais les 2 dealers avaient mystérieusement disparu pendant leur transfert entre le commissariat de police et la prison. Ils sont depuis lors sous le coup d’un mandat d’arrêt international. Les autres accusés, de nationalité bissau-guinéenne, colombienne, mexicaine et malienne, ont écopés de peines allant de 4 à 14 ans de prison.
En novembre, lors du premier procès de ce type à Bissau, Mohamed Sidy Ahmed, présenté par les autorités comme un conseiller en communication du président de l’Assemblée nationale du Niger, avait été condamné à 15 ans de prison, et 2 de ses complices à 14 ans. Tous les 3 avaient été arrêtés en mars 2019 lors de la saisie de près de 800 kilogrammes de cocaïne dissimulés dans un camion frigorifique immatriculé au Sénégal. Selon la police judiciaire, les stupéfiants avaient pour destination le Nord du Mali où sévissent depuis près de 10 ans des djihadistes impliqués dans divers trafics.
En Guinée-Bissau, des responsables politiques et militaires sont régulièrement soupçonnés d’être de mèche avec les trafiquants.
