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vendredi 26 avril 2024
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AMI « développe la masse critique » des journalistes africains sur les questions agricoles

Du 13 au 15 juin, African Media Initiative (AMI) et la Banque Mondiale ont réuni, à Abidjan, une cinquantaine de journalistes venus de toutes les parties de l’Afrique. Objectif : instruire ces hommes de médias sur les questions agricoles et les inciter à accorder une place de choix à l’agriculture dans leurs articles.

Séance de formation des journalistes à la Banque Mondiale et au Golf Hôtel, à Abidjan

Séance de formation des journalistes à la Banque Mondiale et au Golf Hôtel, à Abidjan

L’atelier a été rendu nécessaire par les conclusions d’une enquête menée par AMI : les articles de presse consacrés au secteur agricole sont marginaux. Bien que l’agriculture représente plus de 60 % de l’activité économique et des recettes dans la majorité des pays africains, « les reportages sur le secteur agricole sont mal informés et se limitent aux communiqués de presse… ». Le déficit d’informations et d’analyses sur l’agriculture « ont conduit non seulement à une limitation des connaissances publiques sur ce qui se passe réellement dans le secteur, mais aussi à une généralisation fausse sur sa place réelle au sein de l’économie nationale et régionale », selon l’enquête. La conséquence, c’est l’ « absence d’un public averti sur les questions agricoles. C’est aussi souvent des politiques inappropriées qui déterminent les résultats dans le secteur ».

Pour Éric Chinje, PDG de l’AMI, « la production d’un discours public éclairé par des médias mieux informés entraînera une amélioration de la formulation des politiques et de meilleurs résultats dans le secteur agricole, en Afrique ». Mais l’accès aux données sur l’agriculture reste un problème pour de nombreux journalistes, obligés de se contenter des déclarations ministérielles, souvent fantaisistes. À titre d’exemple, des gouvernants affirment des excédents de production céréalière alors que, au même moment, leurs pays importent des denrées alimentaires. Notamment, le riz. Selon Buba Khan de l’ONG Action Aid International, l’Afrique dépense environ 35 milliards de dollars par an pour l’importation de nourriture. « Une manne financière qui crée des emplois ailleurs », regrette-t-il. Quant à Craig Hammer de la Banque Mondiale, il a donné une mine d’informations sur les sources (données) que les médias peuvent exploiter. Il a orienté vers des sites comme ifaj.org et misa.org.

Les panélistes de l’atelier, parmi lesquels madame Khady Fall Tall (présidente de l’Association des femmes de l’Afrique de l’Ouest), sont unanimes : avec l’urbanisation, l’agriculture demeure une masse d’opportunités d’emplois pour une jeunesse africaine majoritairement désoeuvrée. En Côte d’Ivoire, elle emploie un tiers des actifs et représente 70 % des exportations, 30 % des recettes nationales (PIB).

Visite sur le site du PPAAO

La phase pratique du séminaire de formation s’est faite par une visite sur le site du Programme de productivité agricole en Afrique de l’Ouest (PPAAO), à Azaguié. Dans ce centre, qui bénéficie de l’appui financier de la Banque Mondiale, les spécialistes ont expliqué aux journalistes les mécanismes de production de la banane plantain de contre-saison, et la mise en œuvre du projet d’amélioration génétique porcine. Le PPAAO est coordonné par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF). Ces 2 structures régionales procèdent du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), qui est une initiative de l’Union Africaine.

Vu l’importance du secteur dans son économie, la Côte d’Ivoire dispose de centres de recherches en agriculture. Au nombre desquels le Centre national de recherche agronomique (CNRA), l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER). Des structures privées comme l’Agence pour la valorisation de l’agriculture (AVA), l’Hebdomadaire LAgriculteur, le Mensuel L’Anacardier, le site agrici.net,… se consacrent exclusivement au secteur.

OSSÈNE OUATTARA




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