Les 28 et 29 octobre, la ville de Lagos, au Nigéria, a abrité la 2ème édition du Tony Elumelu Foundation Entrepreneurship Forum, après celui de 2015. Ce forum est le rassemblement physique de 1.000 entrepreneurs, hommes et femmes – jeunes pour la plupart – ayant reçu une formation en ligne de 12 semaines en entreprenariat. Ce, dans divers secteurs : agriculture, mode, TIC, manufacture, éducation, finances, …
Ces 1.000 récipiendaires (dont 18 Ivoiriens) du programme entrepreneurial de la Tony Elumelu Foundation (TEF) – du nom du puissant patron de la United Bank for Africa (UBA) – ont été retenus au terme d’un processus rigoureux de sélection parmi 45.000 candidats provenant de 54 pays africains. Leur point commun : la soif de création de Startups (jeunes entreprises).
Pour le fondateur Tony Onyemaechi Elumelu, le développement de l’Afrique dépend de la capacité des jeunes à entreprendre. « Ce sont les entrepreneurs qui changeront le visage de l’Afrique. Ils seront des locomotives de la croissance économique du continent », a expliqué le banquier nigérian, à qui le patronat français « fait les yeux doux », selon le journal Le Monde. Et d’ajouter : « Ce que nous voulons, c’est de démocratiser l’accès aux opportunités. Je veux une Afrique où n’importe quel entrepreneur avec une idée d’affaires faisable peut réussir ». Monsieur Tony, par ailleurs fondateur et président de Heirs Holdings, a émis le souhait de voir de futurs « Steve Jobs et Mark Zuckerbergs » parmi les bénéficiaires du TEF programme 2016.
Buts visés par la Tony Elumelu Fondation
Former 10.000 entrepreneurs africains et financer leurs projets, en 10 ans. Le budget de cet ambitieux programme est tout aussi colossal : 100 millions de dollars. Pour aider les porteurs de projet à réaliser leurs vœux, la Fondation donne à chacun un capital-investissement allant de 5.000 à 10.000 dollars. Il s’agit d’ « institutionnaliser la chance » en créant un environnement propice à l’entreprenariat. Sur les 10 années, ce sont 1 million de nouveaux emplois attendus. Les revenus qu’ils généreront sont estimés à 10 milliards de dollars. Une somme qui s’ajoutera à l’économie de l’Afrique.
Le programme entrepreneurial de la Tony Elumelu Foundation connaît déjà des succès, 1 an après son lancement. Exemple le plus patent : le Gambien Momar Mass Taal. En 2015, il a reçu 5.000 dollars comme capital-investissement pour créer Tropingo Foods, sa Start-up. La jeune entreprise réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de 1.2 million de dollars. Le banquier nigérian voudrait que l’exemple soit suivi par les autres bénéficiaires.
Parmi les 1.000 entrepreneurs retenus en 2016, on note 36 % de femmes. Une forte représentativité par rapport aux 24 % de 2015. « Nous sommes fiers d’avoir établi une plateforme unique pour les entrepreneurs africains. Ils forgent des relations et des partenariats d’affaires. Nous avons ainsi créé un écosystème favorable à l’innovation et à la collaboration, à une échelle que très peu croyaient possible », s’est félicitée Parminder Vir Obe, directrice générale de la Fondation.
L’investissement à long terme de la TEF pour l’autonomisation des entrepreneurs africains cadre avec la philosophie « afrocapitaliste ». Ce concept inventé par le richissime homme d’affaires nigérian expose le secteur privé africain – avec le concours d’entrepreneurs – comme le catalyseur du développement économique et social du continent.
Le forum a pris fin par un panel de haut niveau. Animé par des personnalités africaines : Ernest Bai Koroma (président de la Sierra Leone), Olusegun Obansango (ancien président du Nigéria), Lionel Zinsou (ancien Premier ministre du Bénin), Alhaji Lai Mohammed (ministre nigérian de l’Information, du tourisme, et de la culture), Folorunsho Alakija (vice-présidente de Famfa Oil).
À noter que 50 journalistes de la presse africaine et française (papier, en ligne, TV, radio) ont été conviés à cet important événement tenu à la Faculté de droit de l’université de Lagos, Victoria Island. Le journal infoduzanzan.com y était. Les hommes de presse ont été reçus par la direction du Groupe UBA, à son siège situé dans le quartier des affaires de la grande ville du Nigéria. Les journalistes ont appris de Kennedy Uzoka, directeur général, que la UBA est le seul établissement bancaire africain présent à New-York, aux États-Unis.
OSSÈNE OUATTARA, envoyé spécial à Lagos (Nigéria)