Le parc national de la Pendjari, dans le Nord du Bénin, où 2 touristes français avaient été enlevés par un groupe djihadiste et leur guide assassiné, a lancé, ce mardi, sa nouvelle rentrée touristique avec de nouvelles mesures sécuritaires, après plusieurs mois de fermeture. « Je vous confirme que le parc, après la saison des pluies, comme chaque année, rouvre ses portes jusqu’au 30 juillet 2020 », a déclaré à l’AFP Jean-Marc Froment, gérant du parc pour African Parks.
Pour cette nouvelle saison, « des touristes se sont déjà annoncés » et « les guides sont enthousiastes », a déclaré Adamou Akpana, responsable d’une association de guides opérant dans le parc. « Les dispositions sécuritaires ont été renforcées », a précisé une guide, qui reconnaît que « cette saison ne sera pas facile », mais veut garder espoir.
Le gouvernement du Bénin et African Parks Benin ont travaillé pour mettre en place des moyens sécuritaires supplémentaires, pour maximiser la sécurité des visiteurs, indique une note d’information interne dont l’AFP s’est procuré copie. « Nous avons optimisé les dispositifs de sécurité existants et implémenté de nouveaux dispositifs », précise le texte.
Il est prévu notamment des distributions de traqueurs GPS pour les visiteurs entrant dans le parc. L’utilisation d’un guide accrédité par la direction du parc est désormais obligatoire et les circuits sont davantage tournés vers le Sud que vers la frontière avec le Burkina Faso. Le parc a également installé des postes de surveillance à des points stratégiques proches des installations touristiques et prévoit des vols réguliers de surveillance aérienne à la frontière.
Le parc de la Pendjari, qui s’étend dans le Nord du Bénin sur 5.000 km² le long de la frontière avec le Burkina Faso, est l’un des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l’Ouest. Sa sécurité avait été l’objet de grands débats après l’enlèvement de 2 touristes français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, et l’assassinat de leur guide, Fiacre Gbédji, en mai dernier.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a jugé que les 2 touristes avaient pris des risques majeurs, en se rendant dans cette zone proche du Burkina Faso, pays instable où pullulent les groupes djihadistes. Le gouvernement béninois et la société African Parks ont investi plus de 30 millions de dollars sur 10 ans pour faire revivre ce parc et redynamiser l’économie du pays grâce au tourisme.