Une nouvelle variante du Covid-19, différente de celle signalée en Afrique du Sud, mais qui « partage certaines mutations avec celle découverte au Royaume-Uni » a été identifiée au Nigéria par le professeur Christian Happi, du Centre d’excellence africain de recherche génomique et des maladies infectieuses (ACEGID). Mais pour le moment, aucun lien n’est établi avec l’accélération des contaminations dans le pays, prévient-il. Après cette annonce, le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a organisé une réunion en urgence.
Lors d’une conférence virtuelle depuis Addis Abeba, John Nkengasong (directeur du CDC), a annoncé que des échantillons supplémentaires allaient être testés pour avoir une idée du taux de propagation de ce nouveau type de coronavirus. En attendant, le professeur Christian Happi, biologiste moléculaire à l’origine du séquençage génétique de cette variante, appelle à ne pas tirer de conclusions hâtives.
Sur 200 échantillons du virus analysés début décembre, 2 (prélevés sur des patients le 3 août et le 9 octobre) montrent des mutations génétiques. « Nous n’avons aucune preuve que cette variante soit liée à la hausse des cas à laquelle on assiste actuellement au Nigéria, nous n’en avons aucune idée », précise-t-il. Avant d’ajouter : « Nous ne savons pas d’où vient cette nouvelle variante. Nous pensons qu’elle est indépendante, qu’elle est apparue au Nigéria. Je ne pense pas qu’elle ait été importée », souligne le biologiste, ancien professeur à Harvard, spécialisé dans les maladies infectieuses.
Cette découverte accroît l’inquiétude entourant la pandémie. L’Afrique compte plus de 2,5 millions de personnes infectées le Covid-19. Soit 3,3% des cas dans le monde. Les infections à travers le continent ont augmenté de 10,9% au cours des 4 dernières semaines, selon John Nkengasong. Le Nigéria connaît une augmentation de 52% du nombre de cas, et de 40% en Afrique du Sud.
FOFYE AKIMBONI