Le Comité conjoint d’experts ghanéens et ivoiriens a annoncé vouloir réexaminer les schémas de durabilité des entreprises, car les fabricants de chocolat sont lents à verser le différentiel de revenu vital (DRV) de 400 dollars la tonne décidée en juillet dernier et qui porte sur les ventes de la campagne 2020-2021.
Le Comité considère que les programmes de durabilité ne touchent qu’une poignée de producteurs et préfère privilégier la mise en place d’un mécanisme de prix plancher basé sur le différentiel du revenu décent. « Les marques de chocolat se concentrent sur leurs programmes de développement durable au détriment du DRV. Les 2 pays sont donc en train de réexaminer tous les programmes de développement durable et de certification pour la saison 2019-20 », peut-on lire dans le communiqué du Comité.
La réponse du Ghana et de la Côte d’Ivoire se fera à Berlin, en Allemagne, les 23 et 24 octobre prochains. Il s’agit d’une annonce destinée à mettre la pression sur les chocolatiers dont les programmes de durabilité et les certifications ont été créés pour satisfaire les consommateurs occidentaux en quête d’éthique dans le cacao. Ces programmes sont essentiels aux stratégies des grandes marques tels que Mars Wrigley, Mondelez, Barry Callebaut, Hershey’s et Nestlé, touchés par les problématiques de déforestation et du travail des enfants.
En juillet dernier, l’introduction des 400 dollars de DRV a permis une refonte majeure de la tarification dans le cacao à l’échelle mondiale. Cela permet aux autorités de garantir aux agriculteurs 70% d’un prix indicatif à l’export de 2.600 dollars la tonne. Si les prix mondiaux dépassent les 2.900 dollars, le produit du DRV sera placé dans un fonds destiné aux agriculteurs en cas de chute des prix sur le marché.
JEAN GECIT pour commodafrica.com