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mardi 23 avril 2024
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Le pouvoir malien s’aligne derrière la CEDEAO en formant un gouvernement de 6 ministres

Le président Ibrahim Boubacar Keïta en visioconférence avec ses homologues de la CEDEAO, ce 27 juillet 2020

Au sortir du Sommet extraordinaire entre dirigeants des pays ouest-africains qui s’est tenu ce lundi 27 juillet par visioconférence, la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a menacé de sanctions ceux qui s’opposeront à son plan de sortie de crise au Mali. Ce plan prévoit le maintien au pouvoir du président Ibrahim Boubacar Keïta, mais prône la constitution rapide d’un gouvernement d’union nationale et des élections législatives partielles. Un plan en 4 points qui doit être mis à exécution sous 10 jours.

Les 15 chefs d’État de la CEDEAO ont prévu un régime de sanctions « contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation ». Il sera mis en œuvre avant vendredi, a déclaré le président en exercice de l’organisation régionale, le chef de l’État nigérien, Mahamadou Issoufou.

Le Sommet a appuyé les recommandations de la médiation menée par la CEDEAO sous l’égide de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan. Ces recommandations n’ont jusqu’ici pas obtenu l’aval du Mouvement du 5-Juin (M5-RFP), qui réclame depuis le mois de juin la démission du président Boubacar Keïta.

Nouveau gouvernement de 6 membres

Conformément au plan déjà présenté, les chefs d’État ont également demandé la « mise en place rapide d’un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’Opposition et de la société civile ». Ils « encouragent » en particulier le Mouvement du 5-Juin à « participer » à cet exécutif « dans un esprit de patriotisme ».

Les ministres régaliens « pourront être nommés avant la formation d’un gouvernement d’union nationale », a aussi expliqué le président en exercice de la CEDEAO, citant « la Défense, la Justice, les Affaires étrangères, la Sécurité intérieure et les Finances ». Message bien reçu à Bamako. Ce lundi soir, le chef de l’État a décidé de constituer un gouvernement de 6 membres autour du Premier ministre Boubou Cissé et de lui confier la mission de négocier la formation d’un gouvernement d’union nationale, conformément aux recommandations de la CEDEAO.

Plusieurs poids lourds de la précédente équipe, qui avait démissionné après les Législatives de mars et avril, conservent leurs postes : Tiébilé Dramé à la tête de la diplomatie ; le général Ibrahima Dahirou Dembélé à la Défense ou encore Boubacar Alpha Bah à l’Administration territoriale. L’avocat et homme politique Kassoum Tapo devient ministre de la Justice et le Général de Division M’Bemba Moussa Keïta, ministre de la Sécurité.

Le pouvoir a fait un geste en direction de l’Opposition en confiant le ministère de l’Économie et des finances à un ancien banquier, Abdoulaye Daffé, considéré comme proche du Chérif de Nioro, le mentor de la figure de proue de la contestation, l’imam Mahmoud Dicko.

Recomposition de la Cour constitutionnelle

Pour sortir de la crise dont l’élément déclencheur est une décision controversée de la Cour constitutionnelle, qui a révisé partiellement les résultats des Législatives de mars et avril, les demandes des chefs d’État de la CEDEAO incluent la démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée, y compris le président du Parlement, Moussa Timbiné.

La majorité du président Keïta devra « tout mettre en œuvre pour obtenir cette démission qui ouvrira la voie à des élections partielles ». En attendant, le Parlement pourra fonctionner avec les 116 députés restants.

Le Sommet préconise également une recomposition rapide de la Cour constitutionnelle, dont les 3 membres choisis par le Parlement seront désignés après la démission des 31 députés contestés.

Source : france24.com




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