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jeudi 25 avril 2024
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Le FMI prévoit une croissance de 9%

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI) a conduit une mission (virtuelle) au Niger, dans le cadre de sa FEC (Facilité élargie de crédit). Le Niger fait partie des 28 pays à qui l’institution vient d’apporter un appui spécial afin de surmonter les effets économiques de la crise sanitaire. Pour autant, le FMI se montre plutôt serein, anticipant une reprise assez vigoureuse de la croissance et n’entrevoyant pas de difficulté majeure au plan de la dette.

Les autorités nigériennes et la mission du FMI se sont accordées sur un cadre de politique économique, sous réserve de son approbation, d’ici quelques jours, par la direction et le Conseil d’administration du FMI.

Le FMI constate que le gouvernement du Niger reste « résolu » à mettre en œuvre les réformes contenues dans son Programme de développement économique et social 2017-2021. Toutefois, l’exécution du programme est contrastée.

Parmi les réalisations à saluer figurent l’apurement du restant des arriérés de paiement intérieurs et la politique prudente en matière d’endettement extérieur. Cependant, les dépassements de dépenses en 2019 et les difficultés persistantes à accroître les recettes intérieures témoignent des défis qu’il reste à relever.

La riposte économique à la pandémie de Covid-19, qui comprenait une aide alimentaire et un appui au crédit pour le secteur privé, permettra de maintenir une croissance supérieure à 1% en 2020. Le pays devrait donc éviter la récession, « bien que les mesures décisives prises au départ pour endiguer la pandémie aient pénalisé l’activité économique ».

En 2021, la croissance devrait rebondir à 6,9%. Avec le début prévu des exportations de pétrole en 2022 et le maintien de la vigueur de l’investissement à moyen terme, la croissance devrait être de 9% l’an en moyenne, pronostique le FMI. De son côté, l’inflation devrait reculer à 2% en 2021, après le niveau de 2,8% prévu cette année.

Sans surprise, la crise sanitaire perturbe le renforcement prévu des finances publiques. Le déficit passant de 3,6% du PIB en 2019 à 5,8% du PIB. Le Niger doit financer les dépenses liées à la pandémie, faire face aux pertes de revenus et satisfaire les dépenses essentielles en matière de sécurité et de développement.

Des investissements étrangers aux résultats visibles

Le FMI valide le pronostic d’un déficit public de 4,4% en 2021 basé sur des hypothèses « prudentes ». Ce déficit constitue « un équilibre raisonnable entre une reprise économique et un premier pas vers la normalisation des dépenses. » Toutefois, « il sera crucial d’éviter que ces déficits accrus ne deviennent chroniques afin de préserver la solidité des finances publiques du pays », prévient l’institution de Bretton Woods.

À l’avenir, les recettes issues des exportations de pétrole brut pourraient potentiellement être une source importante de ressources supplémentaires, si les prix du baril sont favorables. Le FMI appelle à la poursuite des réformes pour accroître la qualité des dépenses, dans un contexte de ressources limitées.

La mission du FMI salue la volonté des autorités de mettre l’accent sur le développement du secteur privé. « Les investissements étrangers de grande ampleur ont eu des résultats visibles », juge l’institution financière internationale qui avertit : « Ces investissements doivent concrètement profiter aux entreprises privées locales et formelles ».

MARIE-ANNE LUBIN, pour magazinedelafrique.com




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