
L’engagement du Brésil à aider la Côte d’Ivoire à accroître sa production de coton est dans sa phase pratique. Joao Marques, enseignant à l’université fédérale de Lavras (spécialiste en sciences du sol), et son collègue Guilherme Lopes (expert en fertilité des sols), étaient sur le site d’observation de la Compagnie ivoirienne de coton (COIC), à Korhogo, la ville ivoirienne de l’or blanc. Du 2 au 8 février, les universitaires brésiliens et Hamouda Aichi (expert en santé des sols chez Olam Agri SECO) ont appris à des acteurs locaux des stratégies de fertilisation des parcelles avec des matières organiques. Notamment la dolomie (poudre de calcaire issu de la dolomite). Ce produit a la particularité de réduire l’acidité du sol. La manière de l’épandre a été démontrée par des équipes techniques installées à cet effet.
D’autres méthodes d’amendement des sols ont été dispensées. Elles ont trait à la réalisation de compost avec des détritus organiques. Et la production de biochar avec des déchets agricoles carbonisés. Ici, rien ne se perd. Tout se transforme. Belle promotion de l’économie circulaire au moment où l’humanité cherche à réduire son empreinte carbone. Et surtout belle alternative aux engrais chimiques dont les coûts élevés sont insupportables pour les producteurs de coton. Ce qui amène l’État ivoirien à subventionner, chaque année, leurs prix à des dizaines de milliards de francs CFA.

Grâce à cette expertise du Brésil, 4e producteur mondial de coton, et au soutien d’Olam Agri SECO, les fermiers ivoiriens pourront eux-mêmes fabriquer les fertilisants biologiques nécessaires à l’accroissement du rendement de leurs parcelles. « Le Conseil du coton et de l’anacarde, en lien avec la Fédération des producteurs de coton de Côte d’Ivoire (FPC-CI), s’attèlera à la poursuite des activités de réalisation de compost et de biochar », a rassuré Gniré Mariam Ouattara, directrice des productions chez le régulateur des filières coton et cajou. Au nom de son directeur général, elle a salué cette coopération entre pays du Sud.
Pour rappel, c’est le 7 décembre 2022, à Brasilia, qu’une convention de financement a été signée entre l’Agence brésilienne de coopération (ABC) et le Conseil du coton et de l’anacarde. Le Brésil s’est engagé à appuyer le 4e producteur du continent africain à booster sa production à travers un projet commun appelé « Cotton Côte d’Ivoire ». Le document a été officiellement présenté, vendredi 3 février 2023, à Abidjan, par le ministre de l’Agriculture et l’ambassadeur du Brésil. L’accord de financement porte sur 3,04 millions de dollars.
OSSÈNE OUATTARA