Dimanche 19 avril, le Ghana a décidé de lever totalement le confinement à Accra et Kumasi (les 2 pôles urbains qui concentrent l’essentiel des activités économiques), alors que le pays recense 1.042 cas de contamination au Covid-19 et 9 morts. C’est une décision du président Nana Akufo-Addo. Tous les commerces ont rouvert dans les 2 villes et les habitants ont repris leurs activités professionnelles. « Le fait que nous ayons levé le confinement ne veut pas dire que nous avons baissé la garde », a prévenu le chef de l’État.
Les rassemblements publics sont toujours interdits. Les écoles restent fermées, ainsi que les frontières du pays. Le président demande à la population de porter des masques et d’appliquer les règles de distanciation sociale. Le gouvernement insiste sur le fait qu’il est en mesure de contrôler la pandémie.
Depuis le mois dernier, tous ceux arrivant de l’étranger ont été mis en quarantaine. Et plus de 68.000 tests de dépistage ont été réalisés. Ceux diagnostiqués malades sont isolés.
L’annonce de la levée du confinement suscite cependant des critiques. Les mesures prises par le gouvernement sont largement insuffisantes et cela risque de mettre à plat tous les efforts du corps médical, estiment des médecins. Pour l’Opposition politique, « la décision du président à ce moment crucial de l’épidémie est un pari politique imprudent ».
Le président Nana Akufo-Addo avait-il autre choix que de déclarer le déconfinement pour relancer l’économie de son pays ? La pandémie a provoqué un choc dans plusieurs secteurs de l’économie ghanéenne. Le 17 avril, l’agence de notation Moody’s a baissé la note du pays à B3 en exprimant la crainte de perspectives négatives. La décision de changer les perspectives en négatif reflète les risques croissants émanant de l’épidémie de Covid-19 et les répercussions sur le financement du service de la dette du pays.