Les 8 ; 9 et 10 novembre 2018, Abidjan sera la capitale mondiale des technologies de la transformation des noix brutes de cajou. La Côte d’Ivoire compte rééditer le succès des 2 dernières éditions du Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde (SIETTA).
L’épineuse question de l’emploi des jeunes en Afrique s’invite à ce rendez-vous économico-commercial. Pour cause, « l’industrie de l’anacarde recèle d’énormes potentialités de création d’emplois, voire des opportunités de richesses. Si les 711.236 tonnes de noix brutes produites en 2017 en Côte d’Ivoire étaient transformées, ce sont 100.000 emplois au moins qui seraient générés ». Déclaration faite le jeudi 7 juin par Bamba Mamadou, PCA du Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), à l’occasion du lancement du SIETTA 2018. À cette rencontre mondiale, le nécessaire au montage d’une unité industrielle de noix de cajou sera exposé et mis en vente. C’est le rendez-vous à ne pas manquer pour ceux qui veulent se lancer dans le secteur très prometteur de la transformation.
À la cérémonie de lancement, le Nigéria a envoyé son ambassadeur en poste à Abidjan. L’Alliance africaine du cajou (ACA) et Competitive Cashew (ComCashew) avaient leurs représentants. Une présence qui montre l’intérêt accordé à la question de la transformation de l’or gris, à l’échelle du continent. Pour le 1er pays producteur – la Côte d’Ivoire – l’enjeu est plus grand. Avec moins de 7% de transformation pour plus de 711.000 tonnes produites, « la transformation locale des noix de cajou constitue une priorité. Le gouvernement entend poursuivre ses efforts en faveur d’un développement intégré et durable de l’anacarde en vue de sa valorisation plus accrue afin de rendre l’industrie du cajou attrayante pour la jeunesse », a souligné le ministre ivoirien du Commerce, assurant l’intérim de son collègue de l’Industrie.
Transformation, rien que la transformation !
De son statut de 1er exportateur de noix brutes avec 33% de l’offre mondiale, le pays veut passer à l’étape d’industrialisation de sa filière anacarde. La Côte d’Ivoire n’est pas en manque de stratégies. Au nombre desquelles, « l’instauration d’une prime à la transformation pour accroître la compétitivité des unités locales, la réservation de 15% du volume exporté au titre de la campagne 2018 afin d’assurer l’approvisionnement des unités existantes en matières premières », a énuméré le PCA de l’organe de régulation.
Le pays s’est doté d’un programme de promotion de compétitivité de la filière anacarde (PPCA). Pour le soutenir, un accord de financement de 200 millions de dollars a été signé avec la Banque mondiale. Récemment, la Fondation Tony Blair a exprimé sa volonté de contribuer à la promotion de l’industrie ivoirienne du cajou.
Le SIETTA de novembre prochain permettra donc de donner un coup d’accélérateur au processus de la transformation. Outre qu’il va permettre de « mieux apprécier les coûts et les performances des machines qui seront exposées, il permettra également de créer des liens d’affaires entre les acteurs de la chaîne des valeurs de la filière anacarde », a ajouté le ministre Souleymane Diarrassouba.
Les autorités s’attendent à un nombre record de participants à ce Salon international des équipements et des technologies de transformation de l’anacarde. Il servira de cadre à la tenue du 3ème Conseil des ministres du Conseil international consultatif du cajou (CICC) et la conférence annuelle de l’ACA. Le SIETTA de novembre 2016 a enregistré plus de 12.000 visiteurs, selon le directeur du CCA et commissaire général de l’événement. 36 pays étaient représentés.
OSSÈNE OUATTARA