Un mandat d’arrêt international a été émis lundi après-midi par la justice ivoirienne contre l’ex-chef président de l’Assemblée nationale. Guillaume Soro devait rentrer en Côte d’Ivoire après un séjour de plusieurs mois en Europe. Mais le jet privé à bord duquel il devait regagner Abidjan a finalement été dérouté vers l’aéroport d’Accra, au Ghana. Ce coup de théâtre intervient au terme d’une journée marquée par des interventions des forces de l’ordre pour empêcher les partisans de Guillaume Soro de se rendre à l’aéroport pour l’accueillir, ainsi qu’au siège de son parti, Générations et peuples solidaires (GPS).
Ancien chef rebelle puis Premier ministre, et président du Parlement, il est accusé de « tentative d’atteinte à l’autorité de l’État et à l’intégrité du territoire national » par le procureur d’Abidjan, Richard Adou. Des « éléments en possession des services de renseignement » établissent « clairement que le projet devait être mis en œuvre incessamment », a-t-il affirmé, sans plus de détails.
Guillaume Soro est également visé par une information judiciaire pour « détournement de deniers publics, recel et blanchiment de capitaux portant sur la somme de 1,5 milliard de francs CFA », a déclaré le procureur. L’ex-chef du Parlement avait, le 18 octobre dernier, annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2020.
Après plusieurs heures de confusion sur son arrivée ce lundi, son bras droit Alain Lobognon, a finalement annoncé que son avion avait atterri à Accra, au Ghana, lors d’une conférence de presse improvisée qui a été suivie d’une intervention musclée des forces de l’ordre. Selon son parti, Guillaume Soro a été empêché d’atterrir à Abidjan. Mais les autorités aéroportuaires ont affirmé qu’il a lui-même choisi de se dérouter sur Accra. Dans la foulée, 15 de ses partisans, dont le député Alain Lobognon, ont été arrêtés.