La Zone de libre-échange continentale (ZLEC) a été discutée en marge du premier forum Togo-Union européenne tenu à Lomé. Elle représente un marché d’1,2 milliard de consommateurs. Le concept fait déjà rêver le président togolais, Faure Gnassingbé, qui ambitionne de transformer son pays en hub logistique et financier.
L’idée est louable, mais il reste encore beaucoup à faire. Entre le refus et l’hésitation de certains gouvernements à harmoniser les législations commerciales, un pays comme le Togo risque d’être freiné dans son élan. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas y croire, estime Carlos Lopes. « La ZLEC est sur la bonne voie. Mais vous savez, les gens sont un peu impatients. D’abord, ils confondent libre-échange et marché commun. Ils pensent qu’on va aller tout de suite au marché commun. Le marché commun, c’est l’objectif principal à long terme. Mais il faut commencer quelque part », souligne l’ancien secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.
Peser au niveau mondial
Pour Carlos Lopes, la mise en place de la Zone de libre-échange continentale est une occasion pour les pays d’accroître leurs poids au sein du commerce mondial. « Elle va d’abord harmoniser les tarifs. Ce qui va permettre l’élimination de 90% des lignes tarifaires de certains pays par rapport à leurs voisins », indique-t-il. Le professeur à l’école de gouvernance publique « Mandela » de l’université du Cap en Afrique du Sud soutient qu’une grande zone non-tarifaire est toujours attrayante pour les investissements directs étrangers.
Il en va de même pour les petites et moyennes entreprises qui peuvent entrer dans des chaînes de valeur transfrontalières ou sous régionales. Avec les 22 ratifications nécessaires, la ZLEC peut officiellement entrer en vigueur. Elle sera lancée lors du prochain Sommet de l’Union africaine, à Niamey, le mois prochain.