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vendredi 29 mars 2024
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Le président Christian Kaboré appelle à l’annulation de la dette

Annulation de la dette de l’Afrique. C’est par ces mots simples, mais fermes que le président du Burkina Faso a interpellé, mardi, la communauté économico-financière  internationale. Roch Marc Christian Kaboré s’exprimait ainsi à la faveur du 2e Forum d’Assouan sur la paix et le développement durable tenu en Égypte. Il a plaidé particulièrement pour les pays du G5 Sahel qui, selon lui, sont « éprouvés par les défis sécuritaires ». Ci-dessous, l’intégralité de sa déclaration par visioconférence depuis Ouagadougou.

« Excellence, Monsieur Abdel Fattah Al-Sisi, Président de la République arabe d’Egypte, Mesdames et Messieurs (…).

Permettez-moi avant tout propos d’exprimer ma sincère gratitude à mon frère et ami, le Président Abdel Fattah Al-Sisi, pour m’avoir invité à ce deuxième forum d’Assouan sur la paix et le développement durables en Afrique.

Cadre d’échanges en vue de solutions durables aux défis du continent, ce forum permet de discuter d’une approche novatrice qui allie attentes des générations présentes et besoins des générations futures. L’apparition, de la maladie à coronavirus a provoqué une grave crise sanitaire sans précédent. En effet, cette pandémie, dont les conséquences désastreuses sur le développement économique sont des plus inquiétantes, a contraint l’humanité entière à réorienter ses priorités pour y faire face.

C’est pourquoi la tenue de ce présent forum placé sous le thème, je cite : « élaboration d’une vision pour les réalités africaines : vers une relance plus forte et une meilleure consolidation », est une occasion d’échanger sur les capacités de prévention et de résilience de l’Afrique face aux défis qui se présentent à elle.

Les dernières statistiques sur la Covid-19, indiquent que l’Afrique vient de franchir la barre des cent mille (100.000) morts, avec l’apparition d’une nouvelle vague et de nouvelles souches. Ces chiffres nous interpellent et nous invitent à renforcer les mécanismes africains de réponse aux défis qui se présentent à nous.

Aussi, est-il important et urgent de renforcer la recherche pour développer la production locale de vaccins, de médicaments et de tests de dépistage, en vue de soutenir la sécurité sanitaire, tout en réduisant les coûts d’approvisionnements pour mieux anticiper les menaces sanitaires.

C’est le lieu pour moi de rendre hommage au Président Cyril Ramaphosa, pour les actions entreprises durant son mandat à la tête de l’Union africaine, en vue d’une riposte continentale efficace à cette pandémie.

Nous assistons aujourd’hui à une course aux vaccins anti-Covid, dans laquelle l’Afrique semble marginalisée. L’Afrique doit prendre en main son destin en vue d’apporter des réponses endogènes.

Dans cette perspective, et dans le cadre de la riposte à la Covid-19 et aux autres maladies infectieuses, le Burkina Faso est en train de mettre en place un technopole pharmaceutique abritant des unités industrielles, des laboratoires pour la recherche et la formation, ainsi qu’un espace d’accueil des praticiens de la médecine traditionnelle.

A l’échelle continentale, j’en appelle à un renforcement de la solidarité africaine et à une meilleure coordination de la lutte contre la pandémie.

En constante progression depuis les cinq dernières années, la sous-région ouest-africaine a connu une récession en 2020 du fait de la maladie à coronavirus.

Au-delà de cette pandémie de la Covid-19, avec ces conséquences économiques, la crise sécuritaire vécue dans certaines régions de l’Afrique reste au second plan.

Or, La crise sanitaire aussi grave soit-elle, ne doit pas nous faire occulter les défis de sécurité, de paix, et de développement, au risque de voir apparaître de plus en plus de crises socio-politiques sur notre continent.

J’en appelle donc à un renforcement des mesures sociales et de développement en faveur des populations éprouvées durement par la double crise sanitaire et sécuritaire. C’est pourquoi nous réitérons notre appel pour une annulation de la dette de l’Afrique et particulièrement de celle des pays du G5 Sahel qui consacrent entre 20% et 30 % de leurs budgets nationaux à la sécurité.

Avant de clore mon propos, je réitère mes remerciements au Président Al-Sisi, pour l’organisation de ce forum, dont les conclusions, une fois mises en œuvre, permettront de renforcer le processus de paix et de développement durables sur notre continent. Je vous remercie ».




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