Le Ghana, qui bat sa propre monnaie depuis 1958, entend adhérer rapidement à la future union monétaire de l « éco », appelée à remplacer le franc CFA. « Nous, au Ghana, sommes déterminés à faire tout ce que nous pourrons pour rejoindre les membres de l’UEMOA, rapidement dans l’utilisation de l’éco qui, nous le croyons, nous aidera à lever les barrières commerciales et monétaires », a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo. L’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) et la France ont signé, le 21 décembre 2019, à Abidjan, un accord pour une réforme en profondeur du franc CFA.
Le Ghana est actuellement la deuxième économie de l’Afrique de l’Ouest derrière le Nigéria, mais devant la Côte d’Ivoire. Accra voit dans l’éco l’opportunité d’éliminer les barrières commerciales et monétaires et de multiplier les échanges économiques dans la sous-région. Cependant, les autorités ghanéennes ont exhorté les membres de l’union monétaire à abandonner la parité fixe à l’euro pour adopter « un régime de change flexible ». La parité avec l’euro, si elle peut donner confiance en la nouvelle monnaie, a le défaut d’être une monnaie forte, qui risque de miner la compétitivité des économies de la région.
Mais l’instabilité monétaire est également une inquiétude. Ces dernières années, le cedi a été sous pression. Il est tombé à son plus bas niveau ces dernières semaines, en raison du large déficit budgétaire et du creusement de la dette.
Si cette volonté d’adopter l’éco se concrétisait, le Ghana deviendrait la première économie de la nouvelle union monétaire, devant la Côte d’Ivoire. En attendant que le Nigéria, véritable poids lourd économique de la région, la rejoigne à son tour.