Présent sur le plateau de la télévision du 5ème Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan (SARA), ce mardi 26 novembre, le directeur général des filières coton et anacarde a fait un bref exposé sur les défis de la transformation, après la réforme intervenue dans la gestion de ces 2 produits agricoles en 2013. Pour Adama Coulibaly, cette réforme a enregistré des résultats « impressionnants ». « Si on s’en tient aux chiffres, 2 années après la réforme, la Côte d’Ivoire est devenue premier pays producteur mondial de noix de cajou avec un volume qui dépasse les 700.000 tonnes. Nous ambitionnons 1 million de tonnes à l’horizon 2023 pour rester dans notre position de leader », s’est-il réjoui. S’agissant du coton, même bond en termes de chiffres. « Alors que nous étions autour de 120.000 tonnes en 2011, nous sommes passés à 468.000 tonnes en 2019 », a dévoilé le directeur général. Des indicateurs qui montrent que la Côte d’Ivoire sait produire. Quid de la transformation locale des 2 matières premières ?
Pour l’anacarde, « nous sommes à moins de 10% de taux de transformation du volume de noix. C’est très faible et pas satisfaisant », concède Adama Coulibaly. Malgré cette faiblesse, la Côte d’Ivoire se classe 4ème transformateur mondial derrière le Viêtnam, l’Inde et le Brésil. Mais le pays ne manque pas de volonté. Il est sur une dynamique ascendante. « Le gouvernement envisage à moyen terme un taux de transformation locale de 50% », a souligné le patron des 2 filières agricoles. Pour cela, le pays s’est doté d’une usine-école : le Centre ivoirien des technologies de l’anacarde (CITA). Implanté dans le Centre, il a une capacité de transformation de 15.000 tonnes de noix brutes par an. Il permettra l’initiation des futurs entrepreneurs dans le domaine.
Pour inciter à entreprendre dans ce secteur, le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) accorde des facilités : mise en place d’un mécanisme de facilitation d’accès aux noix brutes, exonération de taxes à l’exportation des amandes. L’organe de régulation accompagne les industriels dans la recherche de financements auprès des banques par un déposit de 25% du montant du crédit octroyé. La mesure phare reste la subvention de 400 francs CFA accordée pour 1 kilogramme de noix transformées.
La signature de plusieurs partenariats stratégiques avec des sociétés industrielles complète la batterie de mesures prises pour accélérer la transformation. L’institut Tony Blair accompagne le pays dans sa recherche de solutions pour ressusciter son industrie textile et de l’habillement.
OSSÈNE OUATTARA