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lundi 2 décembre 2024
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Côte d’Ivoire : Bilan de mi-campagne cotonnière & cajou 2019

De 88.522 en 2018, le nombre de producteurs de coton est passé à 102.860, à la date du 5 mai 2019. Les superficies ont aussi augmenté. Passant de 327.204 à 392.131 hectares. La production connaît une hausse de 11.2% (de 412.646 tonnes en 2018 à 458.762 tonnes). Ce saut quantitatif a rétrogradé le Burkina Faso à la 4ème place et permis à la Côte d’Ivoire de retrouver son 3ème rang des pays africains producteurs d’or blanc. Ces chiffres ont été révélés jeudi dernier par le directeur du Conseil du coton et de l’anacarde (CCA). Adama Coulibaly dressait le bilan de mi-parcours des campagnes des 2 filières.

Mais tout n’est pas rose. Les résultats de la société SICOSA 2.0, dont le champ d’activités couvre une superficie de 18.000 hectares pour près de 12.000 producteurs au titre du zonage, ne sont pas bons. Une kyrielle de défaillances sur lesquelles le directeur du CCA n’est pas passé sous silence. Entre autres griefs portés contre l’entreprise cotonnière, sa communication insuffisante avec les producteurs de sa zone, faible couverture des besoins en intrants, système d’encadrement des producteurs défaillant, retard dans les paiements.

Conséquence de ces dysfonctionnements : la faiblesse des rendements dans les zones attribuées à SICOSA 2.0 (1.031 kilogramme par hectare contre 1.261 kilogramme, la moyenne nationale). Ce qui fait planer le risque d’une augmentation du taux d’endettement des coopératives agricoles locales, du fait de la baisse de revenus des producteurs.

L’anacarde

Du 15 février au 9 mai, les achats cumulés sont chiffrés à 371.531 tonnes contre 530.977 tonnes et 520.067 tonnes à la même période, respectivement en 2018 et 2017. Les exportations s’élèvent à 245.570 tonnes contre 262.765 tonnes à la même date, en 2018.

Ces baisses traduisent un début et une mi-campagne difficile pour l’ensemble des acteurs de la filière. La faute à une conjoncture internationale défavorable pour tous les pays producteurs, avec une chute généralisée des prix. Les problèmes ont commencé au cours de la deuxième moitié de l’année 2018 et se sont poursuivis en 2019. Les prix ont dégringolé, passant de 2.200 dollars la tonne à moins de 1.500 dollars. Conséquence : une lenteur des achats. Les sacs de noix brutes de cajou s’accumulent dans les magasins, faute de preneurs.

L’organe de régulation avait anticipé les choses en tenant compte des tâtonnements en fin de campagne précédente. Le CCA a proposé au gouvernement un prix bord champ de 375 francs CFA le kilogramme au titre de la campagne 2019, contrairement aux 500 francs CFA de l’année écoulée. Montant calculé sur la base d’un prix CAF de 1.300 dollars la tonne. Le DUS [Droit unique de sortie] qui était de 10% du prix CAF est ramené à 7% pour réduire les charges des exportateurs.

Ces mesures – ajoutées à la signature le 20 mars 2019 d’un protocole d’achat de 200.000 tonnes de noix de cajou entre le groupe vietnamien T&T, le CCA et des exportateurs nationaux – ont permis la reprise des opérations de commercialisation. Adama Coulibaly a rassuré que d’autres partenariats sont en cours de finalisation en vue d’accélérer l’enlèvement des produits des mains des producteurs et relancer l’activité des acteurs privés. En particulier, la transformation locale des noix brutes. Avec ses 69.000 tonnes transformées en 2018, la Côte d’Ivoire se classe 4ème transformateur mondial derrière le Viêt Nam, l’Inde et le Brésil. Le volume sera porté à 130.000 tonnes cette année, a indiqué le directeur du CCA.

Un bémol tout de même. L’organe de régulation qui prévoyait une production nationale de 800.000 tonnes a revu ses estimations à 730.000 tonnes. En cause, les humeurs erratiques de dame météo.

OSSÈNE OUATTARA




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