Des hommes armés ont attaqué un poste de police dans le Nord du Bénin, près de la frontière avec le Burkina Faso, où opèrent de nombreux groupes djihadistes, a-t-on appris, dimanche 9 février, de sources policières et d’habitants, faisant état d’un porté disparu et d’un blessé grave. C’est la première fois qu’une attaque vise les forces de l’ordre béninoises, dans cette zone frontalière où 2 touristes français.
Les assaillants, au nombre d’une dizaine, sont arrivés à moto avant de tirer sur les policiers du poste de Kérémou, près de la ville de Banikoara, dans la nuit de samedi à dimanche. Selon un rapport de police interne auquel l’AFP a eu accès, 4 policiers étaient en faction cette nuit-là au poste de Keremou, un village isolé en brousse et difficile d’accès, à plus de 700 km au nord de Cotonou. Un policier « reste toujours introuvable » à la suite de cette attaque et un autre, gravement blessé après avoir « reçu une balle à la main droite et à l’œil gauche », a été hospitalisé, selon la même source.
Les assaillants ont « garé les motos à quelques encablures du poste et ont évolué à pied jusqu’au poste où ils ont commencé à tirer dans tous les sens », selon ce rapport. Le blessé a toutefois réussi à s’échapper en se cachant dans la végétation environnante et à rejoindre la ville de Banikoara, à environ 13 km, avec l’aide d’un cycliste croisé sur son chemin. Un policier en fonction dans la région a confirmé à l’AFP le déroulé de cette attaque, en restant évasif sur le sort du policier porté disparu. « Nous avons perdu un collègue dans cette attaque », s’est-il borné à déclarer.
Le poste de Kérémou fait tampon avec le parc du W, qui s’étend sur le Bénin, le Burkina Faso et le Niger, et où la présence de djihadistes, mais aussi de braconniers a été enregistrée. Une certaine coopération existe entre les uns et les autres, car ces groupes se financent notamment grâce au trafic d’armes, de carburant, d’or ou de bêtes sauvages.
Selon certaines sources de sécurité, le gouvernement béninois, qui avait déployé d’importants efforts pour sécuriser le parc de la Pendjari, avait récemment entrepris de faire de même dans le W, situé à quelques dizaines de kilomètres plus à l’Est.
Des braconniers, équipés de fusils de chasse calibre 12 et à moto, auraient ainsi été aperçus dans les environs de Keremou peu avant l’attaque, selon ces sources.
Source : lemonde.fr