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vendredi 19 avril 2024
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Amélioration du climat des affaires

Échanges virtuels entre le Premier ministre guinéen et la mission du FMI, le 24 avril

En 2020, la Guinée a surpris par la vigueur de sa croissance économique qui est de 7%. Celle-ci devrait demeurer vigoureuse cette année, juge le FMI. L’activité reste tirée par le secteur minier, tandis que le pays, comme ses voisins, doit faire face à une deuxième vague d’infections au Covid-19. La Guinée doit demeurer vigilante devant les menaces d’une résurgence de l’épidémie Ébola. Pour ces raisons, la croissance hors secteur minier ne devrait pas rebondir pleinement avant l’an prochain. « Malgré la mise en œuvre d’un plan de réponse rapide et bien structuré, la pandémie a fait des ravages dans l’économie non minière, qui représente plus des ¾ du PIB et emploie une grande majorité de la population », résume Clara Mira. Cette représentante du FMI a conduit une mission virtuelle d’information auprès des autorités guinéennes, du 14 au 28 avril.

Au cours des derniers mois, les Guinéens ont subi la hausse des prix des denrées alimentaires et des coûts de fret, associés aux perturbations des circuits d’approvisionnement liées au Covid-19. Ces facteurs s’ajoutent à l’impact de l’assouplissement des politiques budgétaires et monétaires décidé pour répondre à la pandémie.

Tous ces éléments conjugués ont poussé l’inflation globale à plus de 12% en 2020, après 9,1% à fin décembre 2019 et 9,9% un an plus tôt. Dans le même temps, le compte courant s’est détérioré en raison de la montée en flèche des importations de services de gestion, de fret et de télécommunications. Ce qui a été en partie atténué le redressement de la balance des biens et services, la faveur d’un accroissement des exportations de produits miniers.

Sur le plan financier, la viabilité de la dette devra être préservée en maintenant une stratégie d’emprunt prudente, considère le FMI qui juge « convenablement accommodante » l’orientation prise pendant la pandémie.

Une politique « cohérente »

À mesure que la pandémie s’atténue, les autorités sont encouragées à mettre en œuvre des actions pour ramener l’inflation à un chiffre grâce à une gestion active des liquidités. Un remboursement par le Trésor des avances de la Banque centrale soutiendrait ses efforts pour réduire l’inflation.

La Banque centrale conduit une politique « globalement cohérente » depuis novembre 2020 sur le marché des changes. Tandis que les efforts visant à encourager la digitalisation et un accès plus inclusif aux services financiers commencent à porter leurs fruits.

En matière d’attractivité et de climat des affaires, le FMI approuve la décision du gouvernement guinéen d’augmenter les recettes intérieures au cours des 2 prochaines années. Notamment, en introduisant des contrats de performance. L’institution recommande l’« adoption rapide » du nouveau Code des impôts. Et se dit « encouragée » par les récents efforts de digitalisation de la fiscalité. « Cependant, des efforts plus importants seront nécessaires pour mobiliser les revenus du secteur minier. Les autorités sont invitées à appliquer le Code minier à tous les nouveaux contrats et à entreprendre les travaux supplémentaires sur les questions de prix de transfert ».

Des succès notables

La mission du FMI a également noté la nécessité de « poursuivre les réformes dans le domaine de qualité des dépenses en améliorant la gestion des investissements publics et la gestion des finances publiques ». L’objectif est de réduire progressivement les subventions pour l’électricité et en mettant en œuvre le système d’ajustement automatique des prix des produits pétroliers à la pompe. En outre, Clara Mira en appelle à un soutien renforcé aux plus vulnérables, rendu possible par les économies réalisées grâce aux réformes dans le secteur de l’énergie.

Enfin, le Tribunal de commerce nouvellement créé et le Guichet unique pour le commerce extérieur ont été des « succès notables ». Les réformes pour améliorer le registre foncier et renforcer le système de lutte contre la corruption, incluant l’adoption et la mise en œuvre rapide de la stratégie ainsi que du régime de déclaration de patrimoine, devraient se poursuivre.

À court terme, la Guinée travaille à l’acquisition de vaccins contre la Covid-19. « Les partenaires au développement devraient soutenir les efforts du pays pour vacciner une part importante de sa population en 2021, en accordant des subventions et des prêts concessionnels », conclut le FMI.




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