Une dizaine de personnes, dont 6 Italiens et 1 Français, ont été arrêtées jeudi 6 juin à Abidjan et à Tabou, près de la frontière libérienne, au terme d’une enquête de 9 mois d’enquête menée par les polices française, ivoirienne et italienne.
Tout a commencé le 17 septembre 2018 par la saisie de 1,2 tonne de cocaïne dans le port de Santos au Brésil. Le produit était dissimulé à l’intérieur des compacteurs de 3 engins de terrassement de marque Caterpillar. Les machines étaient destinées à l’exportation vers la Côte d’Ivoire. Une enquête est immédiatement ouverte.
Jeudi dernier, 6 Italiens, 1 Français et 3 Ivoiriens (dont 2 femmes) sont arrêtés. Des fouilles à leurs domiciles ont permis aux policiers et gendarmes de mettre la main sur 8 armes à feu, des dizaines de montres de valeur et des véhicules de luxe. « La société destinatrice ici est tenue par des Napolitains apparentés à la Camorra », a déclaré Silvain Coué. L’officier de liaison à la direction de la coopération internationale française poursuit : « Par le passé, ils avaient déjà effectué depuis 2017 plusieurs expéditions du même genre. Quand vous savez que 1,2 tonne de cocaïne est achetée sur le marché sud-américain environ 2,5 millions d’euros, mais que cela se revend 250 millions d’euros. Évidemment, on savait qu’on avait affaire à un réseau criminel mafieux qui était également introduit sur place et qui avait les contacts sur place ».
L’enquête a permis d’établir des connexions entre les suspects et des mafias italiennes. Notamment, la Camorra (mafia napolitaine) et la Ndrangheta (mafia calabraise). Ces dernières se sont associées pour faire venir la drogue en Europe, via la Côte d’Ivoire, selon les enquêteurs. « Cette drogue devait transiter par la Côte d’Ivoire pour remonter en Italie. Donc la Côte d’Ivoire est la route. Nous découvrons que la Côte d’Ivoire fait partie des pays qui sont considérés comme pouvant faire transiter la cocaïne », a indiqué le commissaire Bonaventure Adomo, directeur de l’Unité de lutte contre la criminalité transnationale (UCT). Les polices française, ivoirienne et italienne saluent l’efficacité de leur coopération. Les enquêtes se poursuivent et les suspects seront déférés devant le parquet d’Abidjan, indique l’UCT.